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Comment nos communautés banalisent les tragédies

Une banale histoire de photos

5 janvier 2021

C'est le début d'année, l'heure des résolutions, pour moi l'heure de faire le ménage dans mon bureau c'est-à-dire mon téléphone portable!

Je décide de commencer par supprimer les photos. J'ouvre mon application d'images et je tombe avec stupeur sur un groupe de photos macabres d'accidentés de la route, des corps gisants sur une chaussée. D'où peuvent bien sortir ces photos ? Je devine tout de suite que ça vient de WhatsApp!

    Je m'en veux d'avoir oublié de supprimer le téléchargement automatique des images sur les groupes.

    J'ouvre whatsapp, ça ne vient pas des groupes familliaux, pas de mes potes Camer'. Il ne me reste plus aue les groupes des associations bamouns. J'avais déjà mis ces groupes sur silence, je compte presque 5000 messages non lus. J'oublie un peu les photos et je décide de parcourir les messages, je vais pouvoir lire ce qu'il s'y est dit depuis. Je note au passage:

    • Il y a des poèmes bien écris mais trop long... Je me dit que je les lirais bien sur un blog!
    • Il y a des messages audios une émission en bamoun, je me dis que c'est une bonne idée mais je n'écoute pas tout...  Je me dis que je l'écouterai bien en podcast!
    • ça et là des sujets de discussion qui aurait pu m'intéréssé si j'avais été là au moment des messages,

    Malgrés tout je me dis quand même que... je passe à côté de beaucoup de chose, mais la grosse majorité des sujets ne m'intéressent pas... Je me dis ce serai bien que je puisse filtrer!

    Je retrouve le contexte des images macabres c'est un tragique accident de la route et les images n'avaient pour but que d'informer.

    Au moment où je supprime les images et que je décide de me retirer du groupe, je me rends compte que

    • j'ai toujours été passif,
    • je n'ai pas contribué à grand chose,
    • si tout le monde faisait comme moi, il n'y aurait pas de groupe,

    je me souviens de mon enthousiasme à adhérer:

    • pouvoir parler avec les amis, 
    • prendre des nouvelles des membres qui sont loin,
    • avoir des nouvelles de ceux que j'ai perdu de vue,
    • trouver l'âme soeur.

    Alors d'où vient ma fustration ? Je continue ma reflexion et je conclu que

    • Je suis juste fustré que je ne puisse pas extraire seulement le contenu qui m'interesse,
    • Je suis fustré que je ne puisse pas avoir une information structurée et de qualité,
    • Je suis fustré que je ne puisse pas participer à des échanges d'idées à cause du caractère instantané de WhatsApp.
    • Je suis fustré par tout ce que je rate parce que je ne vais pas sur Facebook et que j'ai mis WhatsApp sous silencieux.
    • Je suis fustré parce que je ne sais pas où aller sur internet pour montrer à mon fils, à mes amis la puissance de ma culture et la source de ma force.

    Je ne me suis donc pas retiré du groupe, j'ai supprimé les photos, avec un rêve un espace d'expression de ma culture où j'ai envie de me connecter le soir !